“CULTIVER L’ÉTUDE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES ET FAVORISER LEUR DIFFUSION„

L’Institut Grand-Ducal a été créé en 1868, dans le « but de cultiver les sciences, les lettres et les arts » et est composé aujourd’hui de six sections dédiées à l’histoire, aux sciences naturelles et mathématiques, à la médecine, aux arts et lettres, à la linguistique, l’ethnologie et l’onomastique et aux sciences morales et politiques.

La section des sciences morales et politiques recouvre notamment la philosophie, les sciences sociales, politiques et économiques, et la science juridique. Il réunit des personnes qui, par la valeur de leurs travaux scientifiques, méritent d’être réunies en un collège représentatif des branches du savoir définies ci-dessus.

 

150ième ANNIVERSAIRE DE L’INSTITUT GRAND-DUCAL

Photo 150 ans

« Photo prise à l’occasion de la commémoration du 150ième anniversaire de l’Institut Grand-Ducal, le 25 octobre 2018. Son Altesse Royale le Grand-Duc est entouré par les six présidents des sections ainsi que par Mme Simone Beissel, Echevin, Ville de Luxembourg; M. Guy Arendt, secrétaire d’État à la Culture; M. Paul Dostert, président, IGDL; et M. Michel Wurth, président de la Chambre de commerce.»

PROCHAINS ÉVÈNEMENTS

Mardi 21 octobre 2025 à 19:00 heuresConférence de Séverine Menétrey intitulée « Les poursuites-baillons: le procès contre le débat public (au sujet de la Directive UE 2024/1069 sur les poursuites stratégiques altérant le débat public »Bibliothèque nationale de Luxembourg à Luxembourg-Kirchberg

Résumé

Quand l’action en justice devient une arme pour faire taire la critique, c’est le débat public lui-même qui se trouve devant le juge : tel est l’enjeu des « poursuites-bâillons » ou SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participation). Ces procédures, généralement intentées par des entités puissantes à l’encontre de journalistes, d’ONG, de chercheurs ou de militants, visent à intimider, à épuiser financièrement et à réduire au silence les voix critiques s’exprimant sur des questions d’intérêt public.
Le phénomène, longtemps marginal ou marginalisé en Europe, a suscité une prise de conscience politique et juridique accrue, notamment à la suite de l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia. Ce contexte a conduit tant le Conseil de l’Europe que l’Union européenne à proposer des textes et des actions visant à protéger les personnes engagées dans le débat public contre les procédures-bâillons.
La conférence s’attachera à analyser ces propositions en particulier la Directive 2024/1069 sur les poursuites stratégiques altérant le débat public qui doit être transposée au plus tard le 7 mai 2026, à la lumière de l’expérience nord-américaine et des débats doctrinaux européens. Si la directive anti-SLAPP constitue une avancée juridique certaine pour renforcer la résilience du débat démocratique face aux pressions procédurales, sa transposition requiert la recherche d’un équilibre entre lutte contre l’abus de procédure et préservation de l’accès à la justice. La capacité du droit procédural européen à empêcher l’instrumentalisation de la justice à des fins de censure, tout en préservant les garanties essentielles d’un procès équitable mérite d’être interrogée à l’heure où la participation au débat démocratique devient un enjeu de litige.

CV: 

Séverine Menétrey est docteure en droit des Universités Paris II Panthéon-Assas et Laval (Québec). Elle est professeure de droit judiciaire à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et à l’UMons après l’avoir été pendant douze années à l’Université du Luxembourg. Ses travaux portent sur la procédure civile et les évolutions contentieuses tant dans l’utilisation du procès à des fins stratégiques par les parties que dans les transformations symboliques et pratiques des juridictions.

En co-organisation avec:

Vendredi 14 novembre 2025 à 17h30Conférence de Georges Wivenes et Paul Schmit intitulée « Le citoyen et les institutions dans le miroir de la révision constitutionnelle de 2023. »Centre de conférences de la Chambre de commerce

Début novembre 2025 est publié l’ouvrage « Précis de droit constitutionnel luxembourgeois » dont les auteurs sont Georges Wivenes et Paul Schmit.

En 2023, après presqu’un quart de siècle de travaux préparatoires, la Chambre des députés a su se mettre d’accord sur une refonte en profondeur de la Constitution luxembourgeoise.

  1. Comment les nouvelles dispositions énoncent-elles les droits et libertés et en organisent-elles la protection ?
  2. Comment sont conçues la nature et la compétence des différentes institutions prévues par la Constitution ?
  3. Le nouvel agencement répond-il aux ambitions mises en avant par ses auteurs, voire aux exigences d’une Constitution moderne du début du XXIe siècle ?

Pour y répondre, l’ouvrage « Précis de droit constitutionnel luxembourgeois » se propose de fournir un aperçu général et détaillé sur le droit constitutionnel luxembourgeois. Il s’adresse aux personnes intéressées des milieux juridiques et scolaires, ou venant des sphères institutionnelles et administratives, tout comme il a vocation à susciter la curiosité de tous ceux qui, pour des raisons privées ou autres, veulent découvrir l’édifice constitutionnel.

CV :

PAUL SCHMIT a été commissaire du Gouvernement près les CFL. Il a été membre du Conseil d’État de 2000 à 2015, dont il assuma la vice-présidence en 2015. Il a coordonné les travaux de l’ouvrage Le Conseil d’État, gardien de la Constitution et des Droits et Libertés fondamentaux et présidé la Commission « affaires constitutionnelles » de l’institution de 2012 à 2015.

GEORGES WIVENES a été procureur général d’État adjoint jusqu’en 2016. Il a été membre du Conseil d’État de 2006 à 2021. Il a présidé l’institution de 2016 à 2019 et était président de la Commission « affaires constitutionnelles » ainsi que de la Commission « affaires juridiques » de 2015 à 2021.

Mardi 9 décembre 2025 à 18:00Conférence de Christophe Marinheiro intitulée « En vertu de quoi s’en tenir encore à la vertu ou comment défendre un concept ancien ? »Bibliothèque nationale de Luxembourg à Luxembourg-Kirchberg

Résumé :
La post-modernité dans laquelle nous nous trouvons fait revenir de manière incessante la question du système éthique le mieux adapté à notre époque. Faut-il un modèle déontologique, utilitariste, conséquentialiste ou autre pour faire face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ? L’éthique des vertus y joue un rôle de premier ordre depuis sa relecture par la philosophie anglo-saxonne, notamment celle proposée par Alasdair MacIntyre. Cependant, est-il raisonnable de vouloir transposer les vertus aristotéliciennes d’une Grèce antique à notre monde post-moderne ?

Nous proposons ici une relecture des vertus aristotéliciennes, et nous nous demanderons dans quelle mesure elles restent à même de nous guider, même dans un monde mondialisé, après la mort de Dieu et la « Geworfenheit » heideggérienne.

 

CV :
Christophe Marinheiro est collaborateur de la BnL depuis 2015, où il s’occupe du Fonds des imprimés rares et précieux ainsi que des collections en langues et littératures ibériques du Fonds non luxembourgeois. Après des études de philosophie à Luxembourg, continuées à Francfort avec des études de musicologie, histoire de l’art et de grec ancien, il présenta son doctorat en histoire de la philosophie à l’Université Paris IV-Sorbonne en 2010.